Asfour pourquoi ?

Asfour parle de l’histoire récente de la Tunisie, mais la raison pour écrire ce roman est plus profonde. Asfour est une fiction. Il décrit ce que le réel peut être. Tout ce qui se passe dans cette histoire, aurait pu passé. Peut-être c’est déjà passé. On ne saurait jamais. Chacun de nous a sa propre vérité dépendante de ses convictions, ses expériences et ses points de vue.

Le roman n’a pas omis les tensions contemporaines entre les religions, les nations, les pouvoirs. Le livre traite l’oppression, la discrimination et l’ignorance.

Asfour recherche aussi le libre choix des humains. Comment peut-on donner une forme humaine à notre vie dans un environnement géopolitique si complexe où l’influence des pouvoirs inconnus a pris une teneur assez obscure.

L’inspiration pour écrire Asfour est née en Tunisie en Octobre 2011, dix jours avant les premières élections libres. Le pays était en transition d’une dictature vers une république démocratique. Il y avait 1 million d’insurgés Libyens et leurs familles. Il y avait des soldats partout, ainsi que des fils de fer barbelé autour des bâtiments. Il n’y avait presque plus de touristes.

Tout le monde, les vendeurs de petits bracelets, les serveurs et serveuses dans les restaurants, les chauffeurs de taxi, les étudiants, les artistes, les jeunes et les vieux – tout le monde se posait les fameuses questions: Qu’est que c’est la liberté? Comment allons-nous instaurer cette république démocratique ? Qui et que choisir?

J’étais là avec mon compagnon de vie et de plume Frank van Empel. Nous étions cordialement invités par le cinéaste Mongi Farhani.

Mongi était déjà un cher ami depuis longtemps. On s’est connus aux Pays Bas. Il nous montrait la Tunisie de l’intérieur: les politiciens de divers plumages, les activistes de Facebook, sa famille et ses amis. On a visité Carthage et on nous a volés notre sac. On a voyagé par louage de Tunis passant par Sfax jusqu’à Le Kef. On a mangé et dormi chez la mère de Mongi. On a gouté aux saveurs de la Tunisie, ses gens, ses couleurs, son sable et sa mer.

Dans un petit village dans la région Bir Ali, deux vieilles femmes de 94 et 65 ans, impressionnantes par leur présence, m’ont demandée si je voulais devenir la prochaine présidente de la République. Etonnée par cette question, elles m’ont répondue que les présidents sont toujours accompagnés par un interprète, comme mon cas.

L’histoire du roman ne se limite pas juste dans un contexte Tunisien mais se déroule aussi dans des cadres Néerlandais, Belges et Marocains.

Dans ce dernier, à travers Sami El Ghousli et Khalid Jakhlal du groupe Kasba, j’ai eu l’occasion de mieux connaître les traditions et l’esprit des Maghrébins et sentir leur terre et leur climat.

Au Maroc, on a visité des grandes villes comme Rabat, Casablanca, Meknes, Marrakech et Oujda. On a vu la campagne, conversé avec les gens, gouté plusieurs tajines, et le plus important, on a fait beaucoup d’amis.

Caro Sicking, auteur Asfour, la trahison

 

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